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À l'envers

Le monde est à l'envers. Et nous alors ?

À 10 jours de Noël, entre autres

Publié le 14 Décembre 2015 par Claire Ricard in Autoportrait

" Elle était lente, elle semblait comme éteinte, absente, ailleurs.

Elle dormait beaucoup, se reposait certainement mais ne sentait jamais un regain d’énergie arriver.

Elle réfléchissait, elle s’interrogeait. Du haut de sa grande existence, elle ne voyait que cela. Une raison pouvait bien expliquer cette lassitude.

 

Elle avait 24 ans, très prochainement révolus. En dehors de tout ce que cet âge symbolique du quart de siècle impliquait sur le cours de sa propre existence, elle se rendait compte simplement d’une chose. Pendant un tiers de sa vie, le dernier tiers, elle avait aimé.

Elle avait aimé tout le temps, souvent bien, quelques fois mal. Mais elle aimait, c’était l’essentiel. Elle avait aimé, sur des durées non négligeables, surtout deux hommes.

 

Aujourd'hui, l’hiver arrive lentement, et les fêtes se rapprochent. Et il n’y a plus personne. Personne à gâter. Personne pour qui s’habiller élégamment. C’est bien beau la famille, les parents et les grands parents, mais franchement, ce n’est pas pareil.

Le réveillon de Noël, le jour de sa naissance, ce n’est pas qu’un simple réveillon pour elle. C’est d’abord un réveillon en famille, certes, mais c’est surtout un réveillon en tête à tête, la dernière bouteille de champagne et la nuit qui ne fait que commencer.

Enfin, c’était ce à quoi elle aspirait jusque-là. Elle trouvait ça triste car cette année, il n’y aurait personne avec qui fêter ça dignement.

 

En fait, voilà la raison. C’était cela qui l’éteignait. Le manque. Tout simplement.

Oui, c’est vrai qu’aimer, c’est un peu fatiguant parfois, ça demande du temps et surtout de l’énergie. Mais ça vous en rends tellement. Aimer, c’est naturel. Aimer, c’est un échange de bons procédés permanent, où chacun peut compter sur l’autre à tout moment. Aimer, c’est un transfert d’énergies où l’on peut se décharger de tous nos malheurs auprès d’une seule et tendre personne et ensuite, où notre corps et notre âme se gonflent à l’unisson d’ondes positives. Aimer, c’est simple et efficace. Quand tout va bien. Après, c’est compliqué et déchirant. Trop déchirant.

 

Car seulement, voilà, elle voulait aimer vraiment et simplement. C’est bien cela son malheur.

Aimer pleinement. Une personne au milieu de cette masse, cette personne qui lui correspondrait. Ce double, cette idylle, cet idéal. La passion, la fusion, le dédoublement de soi.

Elle ne voulait pas des brides de personnes qui ne s’accordent qu’un peu avec elle. Elle ne voulait pas se contenter de morceaux. Elle ne voulait pas se laisser tourmenter par des multiples incomplets et incohérents. Elle eût essayé pourtant. Mais il semblerait que ça ne dure qu’un temps.

 

Alors, elle restait là. Entourée et seule, un peu nostalgique. Mais elle n’est pas inquiète. Elle a bien compris qu’il faut savoir reculer pour mieux sauter… Enfin, il paraît. "

 

« Aujourd'hui, ce que je souhaite, ou j'espère, c est de ne pas perdre ce lien,

si effiloché soit-il, que nous avons, quoiqu'on en dise. » 

Ça, c'est toi qui l'a dit.

Mais ça, c'était avant.

(18/02/2014)

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